Sur ce blog, j'ai eu envie de vous faire découvrir un petit peu la REUNION. Je suis certaine que vous la connaissez déjà mais vu que c'est le pays dont je suis originaire, c'est donc normal que j'en parle un peu ^_^ je suis en métropole. Je n'ai pas la chance comme certains de vivre la-bas, mais ce pays, je le connais bien. Cela dit entendons nous bien, mon but n'est pas de faire un site sur cette île mais uniquement un espace lui étant consacré (sans prétention aucune). Les informations que vous y trouverez sont donc assez succintes mais je pense suffisamment explicites pour vous donner envie de faire un tour sur mon île... et en plus en photos ! PS: Reunionpassion est présent sur la toile depuis fin 2005. *Bonne visite!* iledelareunion.net |
Si vous avez visité le Cirque de Cilaos vous avez certainement gouté au vin qui y est cultivé et produit…si ce n’est pas le cas, empressez-vous de le faire et de ramener dans vos valises une petite bouteille ^^
Les Origines et le Chai de Cilaos
Introduite dans l'île dès 1665 par les premiers colons, la vigne ne fut longtemps plantée que dans les régions de Saint-Paul et Saint-Denis. Elle finit par gagner les Hauts au milieu du XIXe siècle à la faveur de leur peuplement par les petits Blancs.
L'attaque de phylloxéra qui frappe le vignoble métropolitain en 1868 amène les autorités locales à interdire l'introduction sur place des cépages nobles, sensibles à la maladie.
Aussi, le vin de Cilaos n'a longtemps été qu'un apéritif fabriqué artisanalement à partir d'un cépage médiocre introduit dans la commune vers 1860 et jamais remplacé par la suite, l'isabelle. Vendu en bord de route ou dans les petites épiceries,
il avait la réputation de rendre fou.
En 1975, ce cépage est finalement interdit et l'organisme qui est aujourd'hui le CIRAD prend l'initiative d'une introduction de meilleurs cépages. Bientôt, le vin de Cilaos gagne en qualité et évoque de moins en moins le sherry ou le porto.
La coopérative du Chai de Cilaos est créée en 1992, date de la plantation des premiers cépages nobles dans le cirque. La première vendange est celle du chenin en 1996. On en tire alors un vin blanc sec ou moelleux. Le premier vin rouge produit à Cilaos ne l'est qu'en 1998
à partir d'un mélange de pinot noir et de malbec.
Cilaos, de part sa situation géographique, son altitude comprise entre 800 et 1000m., ses sols volcaniques, et son climat chaud et humide de décembre à mars, et frais et sec d'avril à novembre, en font un terroir unique.
Les vendanges se font en janvier et février.
Un élevage de 6 mois à 1 an procure l'harmonie entre le friand des arômes et le fondu des tanins.
Les vins sont mis alors en bouteille et sont mis en chais pendant 2 à 3 ans.
Il existe trois variétés de vin :
Vin rouge: 80% de malbec, 20% de pinot noir
Couleur : grenat profond à reflets noirs
Nez : arôme de fruits rouges soutenus par des notes d'épices et de vanille
Bouche : très présent par sa charpente de tanins à grains fins
Caractéristique : vin corsé type d'une légère saveur acide et dont la rondeur apparaîtra au vieillissement.
Vin blanc sec :100% de chenin
Couleur : limpide et brillante, jaune serein à reflets verts
Nez : très dense fait de fruits blancs et de fleurs printanières
Bouche : rond, fruité avec en final une note acidulée typique du cépage
Caractéristique : vin riche d'expression minérale et reflétant le terroir basaltique
Vin blanc moelleux :100% chenin
Couleur : limpide et brillante, jaune paille à reflet dorés
Nez : opulent, fait de fruits exotiques et de sucre d'orge
Bouche : bien équilibré entre sa douceur sucrée et sa finale fraîche et acidulée
Caractéristique : fringance lui permettant de s'épanouir au vieillissement.
Le vin rouge du Chai de Cilaos accompagne les viandes en sauce et mieux le fameux cari bichiques( alevins).
Le blanc sec se sert bien frais (8°), idéal pour les poissons de l'Océan Indien ou le fromage de chèvre de TAKAMATA.
Le moelleux( servi à 8/10°) accompagne un foie gras et les desserts pays, gateau papate au miel, mousse de letchis.
Aujourd'hui je vais vous parler d'un endroit où j'aimais bien me promener il y’a de ça plusieurs années, quand j'étais en vacances à st-Louis, car tout près de chez ma grand-mère.
Il s'agit de l'Etang du Gol... qui est un des étangs côtiers de La Réunion. D'une superficie de 16 hectares, il est situé au bord de la plaine du Gol, à la limite de la commune avec L'Étang-Salé.
L’étang du Gol n’est pas uniforme. Sa partie sud offre des berges gazonnées en pente douce, l’idéal pour le pique-nique et les amateurs de canoë. La branche nord-ouest est bordée de roseaux sur fond marécageux. L’étang est l’un des rares sites où se niche encore l’aigrette de Bourbon, oiseau indigène en voie de disparition.
Site entre terre et océan avec son plan d’eau pérenne, ses dunes et ses prairies humides ou sèches, c’est un véritable joyau de la biodiversité. Il s’agit de l’une des quelques rares zones humides de La Réunion. Une avifaune d’exception, oiseaux migrateurs et oiseaux marins, trouve sur ces 80 hectares un habitat riche et varié. “Ce milieu naturel est l’un des sites les plus représentatifs des enjeux de développement durable, où il faut composer avec la nécessité de préserver l’environnement et les enjeux de développement économique”.
Malheureusement, il semblerait que l'Etang soit menacé de pollution; en effet des centaines de poissons le ventre à l'air, se partagent le site avec les laitues d'eau et les jacinthes. L'odeur pestilentielle qui en sort en décourage plus d'un.
La préfecture avait décidé d'interdire la pêche, le ramassage et la consommation des poissons morts jusqu'au 31 janvier 2009 sur le site.
Pollution venant de l'usine sucrière ou asphyxie provoquée par les pestes végétales, l'enquête qui devait être réalisée en début d'année devra le déterminer.
*Voir la vidéo d'Antenne Reunion datant de fin décembre 2008 : http://www.antennereunion.fr/-Video-Info-.html?&Pollution-a-l%E2%80%99Etang-du-Gol&chapo=5257&id_document=15193
-Quelques Photos de l'endroit : -
Plage de l’étang de l’autre côté :
Qu'est ce qu'un zoreil?
Zoreille (ou Zoreil) est le terme employé à la Réunion et de plus en plus dans le reste des DOM, pour désigner une personne francaise blanche venue de métropole.
Mais pourquoi donc le terme de "zoreil"?...
Plusieurs hypothèses ont cours sur l'île pour expliquer l'origine du mot. On l'utiliserait :
*Parce que les Métropolitains tendent l'oreille pour comprendre le créole, la langue parlée localement à la Réunion.
*Ou alors, serait-ce parce que, quand les Métropolitains débarquent sur l'île, leurs oreilles deviennent rouges du fait de la chaleur tropicale?
*Ou alors, historiquement serait la solution...parce qu'anciennement, lorsque les métros venaient de France métropolitaine, c'était pour espionner la population locale en laissant traîner leurs oreilles et en rendre compte à Paris...
Non tout cela ne tient pas....
Robert Chaudenson, dans son lexique du parler créole de la Réunion, classe le terme de "Zoreil"dans les origines douteuses.
Selon certains témoignages qu'il a recensés, le terme n'existait pas avant 1914. Chaudenson opte pour la traduction d'une expression malgache mena sofina ,"oreilles rouges", qui est utilisée pour désigner les européens , parce qu'ils ont les oreilles rouges.
Et voilà que ça recommence avec l'histoire des oreilles écarlates... En fait, cela serait entré dans l'usage réunionnais lors de la première guerre mondiale quand, après la mobilisation, beaucoup de créoles furent envoyés à Madagascar.
Nombre d'officiers étaient métropolitains. Les recrues créoles ont peut-être pu se faire traduire par les soldats malgaches l'expression locale et la trouvant plaisante, l'ont introduite dans leur parler.
D'autant qu'en créole "faire zoreilles cochon" signifie "faire le sourd, faire mine de ne pas entendre".
Ce terme est également employé dans l'expression, très rare, « zoreil noir » qui désigne une personne originaire d'un autre département d'Outre-Mer.
Une autre étymologie moins agréable est que le terme zoreil aurait été attribué aux chasseurs d'esclaves qui étaient payés au nombre d'esclaves enfuis (qu'on appelle aussi marrons) tués et qui rapportaient leurs oreilles comme preuve pour se faire payer.
Merci à G. et Annie
La Cheminée de Grand-Anse
« Jadis, au temps des « Noirs marrons », terrible époque, vivait à l'entrée des gorges profondes de la Rivière des Pluies, proche de l'endroit où s'est élevée plus tard la jolie église de Saint-François Xavier, un jeune cafre du nom de Mario.
Mario avait appartenu à un riche habitant de Sainte-Marie. Battu par son maître, il avait gagné ces lieux solitaires; misérable était son existence, mais lui se trouvait heureux, car il possédait un bien précieux entre tous : « la Liberté »
Trois ans avaient passé depuis la disparition de l'esclave. Malgré bien des recherches, bien des promesses de récompenses, jamais personne n'avait pu relever la moindre trace de ses pas. Un jour, cependant, des chasseurs du « Chaudron », égarés à la poursuite d'un lièvre, remarquèrent, là-bas, derrière un amoncellement de rochers, au fond d'une petite vallée, une fumée qui montait droite et mince dans le ciel. Ils se dirigèrent de ce côté et, par derrière les futaies, aperçurent le cafre accroupi devant un feu de « zangs zangs », sur lequel bouillait une marmite. L'un des chasseurs, ami du maître de Mario, le reconnut. D'un commun accord , il fut décidé de le cerner et de le prendre. Mais Mario avait l'ouïe fine. Au bruit des voix et des pas dans la Rivière, il dressa l'oreille, se releva, d'un coup de pied renversa la marmite sur le feu qui s'éteignit, bondit dans les rochers et disparut.
Il était tard. Les chasseurs ignoraient si Mario était seul ou en compagnie : de plus, le lieu était d'accès difficile et ils n'étaient que trois. Dans de telles conditions, une chasse à l'homme pouvait présenter quelques dangers; ils résolurent alors de regagner le Quartier, de prévenir le maître et de revenir, cette fois suffisamment armés et en nombre.
Après quelques jours d'angoisses mortelles, Mario s'était rassuré; on l'avait oublié, pensait-il, ou bien on ne se souciait plus de le relancer; il avait repris ses courses habituelles et vagabondes à travers les îlets. Mario était pieux. Dans l'excavation d'un rocher qui dominait son « Boucan », il avait, déposé une petite « Sainte Vierge » en bois d'ébène, noire comme lui, qu'il fleurissait chaque jour avec amour. Un Blanc charitable et bon, alors qu'il était encore enfant, l'avait pris en pitié. Le voyant si injustement maltraité par son mauvais maître, ce Blanc l'avait baptisé, lui avait appris à prier et, un jour, lui avait donné cet objet bénit. Dans sa solitude, le sourire calme et silencieux de la Bonne Mère lui était un réconfort. Mario l'invoquait, lui contait ses peines, venait se consoler à ses pieds, et son plus grand bonheur était de fleurir sa grotte : il lui semblait alors que la Vierge lui souriait en le regardant.
Ce soir-là, absorbé plus que d'habitude, par la confection de quelques engins de pêche qu'il devait déposer au bassin de la « Nage », le marron ne prêtait attention à rien. Pourtant, dans les sentiers de la berge, les herbes crissaient doucement, des branches craquaient, les martins effarouchés s'enfuyaient avec des cris aigus, des pierres roulaient et se heurtaient. C'étaient nos chasseurs, revenus avec des fusils et des bâtons pour traquer le malheureux comme une bête malfaisante. Un galet roula plus fort que les autres, Mario se redressa... Mais trop tard... Déjà le « Boucan » était cerné et des clameurs de victoire retentissaient. Affolé, ses pauvres jambes se dérobant sous lui, l'esclave se tourna vers sa protectrice et se jetant à ses genoux, il s'écria : « Ô Mère des pauvres Noirs, secourez moi, protégez-moi... »
Les chasseurs allaient franchir les quelques pas qui les séparaient encore de leur victime, folle de peur et de désespoir, quand tout à coup, ô prodige... de là-haut, au-dessus de son boucan adossé au rocher, les branches d'un « bougainvillier » à bouquets de pourpre s'élancèrent, glissèrent jusqu'en bas, recouvrirent en quelques secondes toutes les parois du rocher; les rameaux épineux de la liane formèrent un tel fouillis que ni les haches, ni les sabres des chasseurs surpris et furieux ne purent en venir à bout. Plus ils coupaient, plus ils cognaient avec rage, plus les branches se resserraient, plus les fleurs éclataient en gerbes, comme un défi victorieux... Et Mario, caché là-dessous, riait et pleurait à la fois, bénissant sa petite « Mère Noire » qui l'avait sauvé...
Des années et des années passèrent... Sous un amas de pierres et de terre, on découvrit un jour le squelette de l'ancien marron, et, au-dessus de ses restes desséchés, la petite Vierge d'ébène qui souriait toujours de son même sourire serein, de son sourire du ciel. La caverne fut déblayée et pieusement restaurée; on n'eut garde de toucher au bougainvillier miraculeux qui ne cesse de fleurir.
Depuis, la petite statue fut remplacée par cette autre que connaissent tous les pèlerins.
Elle se dresse là, protectrice et consolatrice, semblant appeler à elle toutes les souffrances et intercéder pour tous les coupables. Elle prie pour tous. Elle est là, comme une invitation à la pitié pour les humbles, comme Mario, et comme une expiation des crimes et des infamies de « l'esclavage ».
C'est à ses pieds que le bon Père Monnet, l'ardent défenseur et ami de la race noire, bâtit son église.
Plus tard, quand l'esclavage fut enfin aboli, une femme de grand coeur et de haute piété : la Mère Marie-Magdeleine de la Croix, émue des souffrances des pauvres filles noires, fonda tout près de cette grotte bénie, la Congrégation qui les reçut. Comme elle garda et protégea Mario, la « Vierge Noire » protège et garde encore ses pauvres enfants.
« Je suis noire, mais je suis belle... La beauté du corps n'est rien; la beauté de l'âme est tout, et, pour avoir l'âme blanche et belle, agréable à Dieu, point n'est besoin d'avoir la peau blanche : Nous sommes tous frères... »